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Les récits de voyages de Jean et Lucie


Voyage en Lybie 1999 carte lybie 1999


Vendredi 29 Octobre 1999

Départ à 11 heures 2O ... Il y a 41889 kilomètres au compteur du Toyota ... Sans doute faut -il ajouter un 3 devant ce chiffre qui, du coup , devient astronomique .
Que de chemin parcouru depuis son acte de naissance en 1981 ! Bientôt le statut de voiture de collection , d'œuvre d'art ancien , de monument historique .... Mais en attendant , roulons ! ....

Je crois bien que c'est notre premier voyage à cetteépoque de l'année , où les jours sont courts .et peut- être frileux , mais on a dû attendre les congés des Julios qui depuis le mois d'Avril ontété repoussés jusqu' à cette date .
Il paraît que c'est la meilleureépoque ,celle où il n'y a pas de vent de sable et où le climat est doux , on va faire l'expérience !...

Départ à 12heures 3O et arr êt sur l'aire belvédère de Carcassonne . Dîner bien à l'abri dans notre salle à manger exiguë . Il fait un froid qui pèle , mais on admire au passage la cité médiévale qui déroule ses remparts et pointe ses tours grises et roses vers le ciel .
On tente , en vain , d'appeler Julio à la CIBI , celle-ci semble nase .

Se perdre devant le port de la Joliette , sans trouver l'entrée ? Voil à qui n'est pas banal ; mais ce port est vraiment désordonné avec des indications insuffisantes et des carrefours où se perdent nos dilemmes ... D'ailleurs on s'y perd chaque fois .
Heureusement les Marseillais un peu frères par l'accent nous remettent dans le droit chemin .

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Samedi 3O

Au tout petit matin " la Joliette" sommeille encore pour quelques instants à peine
On est déj à sur la file d'attente avec 2 ou 3 autres véhicules . Lever matinal vers 4 heures pour ne pas se laisser surprendre en plein sommeil .
Derrière la grille d'entrée fermée stationnent les Julios enfin , arrivés , dans la nuit sans doute . Un peu plus tard , retrouvailles, congratulations, puis séparation à nouveau , because la différence de gabarit . Nous embarquons avec les voitures et l'Unimog avec les camions dans la cale la plus haute

Le départ du " Liberté " prévu a 11 heures est retardé , on ne sait pourquoi à 12 heures 3O .

On a le temps d'apercevoir Jean Pierre Caszalot , royal, en t ête de son peloton de 4 voitures tout terrain , absolument rutilantes . On se verra plus tard .

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Dimanche 31

A bord du " Liberté "

Il est 7 heures 3O , le speaker vient d'annoncer le changement d'heure . Service d'hiver oblige ,on va donc stopper les montres pour récupérer cette heure l à puis l'avancer à nouveau quand nous serons en Libye . Est-ce à cause des fuseaux que le monde n'arrive pas à accorder ses violons ? ...
On doit arriver à Tunis a 11heures 45 , mais on ne sait jamais !...
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Plus rien ne va dans ce bateau qu'on aimait bien , témoin de nos premiers voyages maritimes . L'attente à la salle à manger est interminable , dommage qu'il n'y ait pas de self , on y courrait bien vite .J'aiété soufflée , par la propreté douteuse des cabines aux draps non changés . Et que dire des chaises de la salle à manger toutes ocellées de taches marrons des plus répugnantes , je suisécœurée .
On a signalé les WC sans chasse à eau et m ême sans eau du tout . Le plombier est venu et ... résultat la chasse fait un bruit d'enfer , mais l'eau est toujours absente . Bon ! ... On va se calmer et aller déjeuner , à bientôt !

Malgré un roulis important du bateau le mal de mer naissant est enrayé grâce à la Coculine absorbée toutes les heures . Par contre le pied marin , il nous faudrait l'avoir pour déambuler sans risquer d' être jeté à terre . Seule solution , se tenir par la main et saisir au vol les piliers , balustres , murs qui nous font retrouver l'équilibre . On admire l'équipage qui circule à l'aise sans la moindre hésitation .

Rencontres et dîners avec l'équipe de Jean Pierre , originaire de Carbonne et assez boute en train . On pose des questions sur les itinéraires Libyens et emmagasinons quelques conseils ? inutiles pour la plupart . On fait le tri , tout peut servir un jour ou l'autre . J'ai bavardé avec Christian Soula qui a rédigé certains chapitres du guide Gandini . Il voyage avec sa femme plutôt hostile à ses projets Sahariens . Ils paraissent avoir notre âge et supportent plus ou moins bien lesépreuves sportives dans les dunes qu'affectionnent tout particulièrement leurs compagnons d'équipée ... d'un autre âge que le leur .

Le " Liberté " rattrape son retard et accoste à Tunis à l'heure prévue c'est à dire 11 heures
Les formalités sont vite expédiées car , derniers à embarquer on est les premiers à sortir . . Dîner sur la placette de la " Goulette " en plein soleil brûlant et au milieu des terrassements qui visent à embellir ce territoire souvent investi , quelques heures par les passagers .

Les gens se baignent dans la Méditerranée malgré la saison avancée , il est vrai que le thermomètre affiche 32 degrés ce qui n'est pas mal, pour ce dernier jour d'Octobre .

Puis bien restaurés , on part vers le sud pour rejoindre Ras Ajdir et la Libye . Mais il faut traverser la Tunisie de pied en cap ou plutôt de haut en bas . Beaucoup de kilomètres en perspective , mais les deuxéquipages sont fin pr êts et Julio trace le chemin .

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Lundi 1er Novembre

Dans les champs , après Kairouan , route de Gabès


Il est 7 heures 45 , on est presque pr êts , le soleil se lève et le climat est doux

Déj à plein de ratés ce matin dans notre ménage ...le lait prévu pour notre petit dej a tourné et il n'est pas question d'attraper les autres boîtes bien calées au fond du placard , dont on ne peut ouvris la porte bloquée par des embarras de tous ordre . Ca barde fort ! ...Mais on se fait un délicieux café en sachet : Merci Jacques Vabre ! Rien n'est accessible pour l'instant et la place est rare . Alors on s'énerve , on râle , c'est ainsi chaque fois , jusqu' à ce que tout se mette en place y compris le caractère !...

On roule lentement 8O km heure avec l'Unimog de Julio qui n'aime pas la route ., ni les grandes distances . Mais on roule régulièrement , sans perte de temps , de sorte qu'on atteint bientôt les zones frontalières .

Déception avec la banque de la route , qui a ajusté ses prix d'une manière abusive . Le change , prohibitif nous accorde 28O dinars pour 1OOO francs français , alors qu'on en obtenait 6OO l'an passé . La Libye se rebiffe : Plus d'embargo, donc davantage de touristes et prix plusélevés de moitié

A force de marchandage on finit par obtenir 33O dinars et nous sommes pour notre part pr êts à changer, mais Julio trouve ce change insuffisant . On devra accepter plus loin 3OO dinars , dernier prix .

J'ai une sainte horreur de ces négociations à n 'en plus finir , d'où l'on sort toujours perdants par manque d'habitude et de culot , eux sont rompus à cet exercice et ils y excellent .
On atteint le frontière , en fin d'après-midi et c'est la kyrielle de papiers à remplir , comme on peut , car ils sont formulés en Arabe exclusivement . L'on expérimente ainsi , la difficulté de l' illettrisme et la solidarité des autres voyageurs , dont l'aide est si précieuse

De briques et de broques , on se débrouille et visitons tous ces bureaux disséminés sans aucun ordre chronologique , on revient souvent sur ses pas , mais trouvons un accueil bon enfant .

Tout cela nous a pris un temps fou , il est maintenant nuit noire au sortir de la frontière , il s'agit maintenant de trouver un coin tranquille pour dormir .
Juilo , semble expert en la matière , il découvre au bout d'un chemin de sable , un champ d'oliviers , où l'on se gare côte à côte , à tâtons sans y voir goutte .


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Mardi 2 Novembre

Camp de nuit , sous les oliviers , juste après la frontière .

lybie 2Il est 7 heures , le soleil brille déj à , très doux pour l'instant . Il semble que m ême en Novembre , l'été continue sa route , on apprécie bien .

On a pu téléphoner à Balma , sur le répondeur , ainsi Fanou aura de nos nouvelles . On est surpris d'avoir la ligne sans difficulté , sans doute grâce à la proximité de la Tunisie qui, connectée au réseau international permet de communiquer . Peut être dans le sud , ce sera différent !...

On a tous bien dormi , malgré le bruit des voitures qui rejoignent la frontière , ouverte sans interruption .Des chiens ont aboyé et ont encerclé le campement , la chouette a hululé , le vent a soufflé comme un fou et gonflé la poche en plastique contenant les reliefs du repas et qui est restée dehors suspendue à une portière .

On commence à s'aguerrir , il en faut plus que ça pour troubler le sommeil des nomades que nous sommes devenus - ....
L'itinéraire que nous avons tous concocté , passe par Ghadamès , située au nord est du pays . Il faut donc rejoindre la route depuis Sabrata et traverser des immensités où rien ne mérite le moindre arr êt . On roule à toute petite vitesse , mais régulièrement .

Autour de nous , un drôle de désert , tout piqueté de touffes d'herbes grisâtres ,sur des terrains sableux ou caillouteux , avec des alternances de montagnes . Je dis à papi qu'en France on aurait rencontré 5O sites à visiter , ici , c'est l' apprentissage de la patience et de la solitude , on va voir demain!

On stoppe pour la nuit sur un terre plein cerné de dunes de terre , en retrait de la route . Une piste passe au milieu et on a posé ici notre campement .
Curieux ! J'ai trouvé des caillouxétonnants dont l'un semble être un détail de collier . Taillé en triangle , il comporte un trou, peut être pour le suspendre .

J'ai encore aujourd'hui le regret de n'avoir pas davantage prospecté , dans ce site découvert , au hasard , à la nuit tombante . Sans nul doute, des hommes ont vécu à cet endroit , il y a longtemps , pour preuve , ma perle de collier et ces cailloux en forme de feuille de laurier qu'on appelle des bifaces à cause de la ligne médiane qui les sépare en deux et quiétaient des outils ou des armes .Il y a dans ce pays quantité de sites , non fréquentés , non fouillés riches en trouvailles géologiques que l'on découvre parfois avec uneémotion in finie .

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Mercredi 3 Novembre

Bivouac entre les dunes 1Ookm avant Ghadamès

Plein de kilomètres avalés sur une route bien asphaltée , nous ont conduits à Nalut et à sa vieille médina de terre toute fondue . Mais rien n'a vraiment commencé , il faut rouler encore ,dans un paysage désertique où l'on s'ennuie un peu . Le premier choc s'appelle Ghadamès
lybie 3
Rhadamès , comme le veut la prononciation arabe , nous assène une surprise de taille . ...
Et d'abord , qui donc a vouluériger une ville au milieu d'un no man's land formé par l'erg d 'Oubari, la Hamada al Hamra , les sables du sud Tunisien, et ceux d 'Algérie ? Désert à 5OO km à la ronde ....

Pourtant des hommes ont décidé de vivre ici et de construire cette cité d'un autre âge , protégée aujourd'hui pas l UNESCO . Des visiteurs viennent de partout déambuler dans les ruelles couvertes de palmes qui les maintiennent au frais , m ême aux heures les plus chaudes de la journée .

Il y a du Ghardaïa dans cette architecture aux arches inégales qui voûtent la rue principale et de la tour de Babel dans les multiples langages des touristes , lointains pour la plupart que les tous terrains déversent via l' aéroport de Tripoli . Salut les Asiatiques qui flashent tout et n'importe quoi et manifestent un enthousiasme débordant .

Une ville moderne a grandi tout près de l'ancienne , elle accueille les agences de voyages qui pullulent dans ce trou perdu et aident les touristes individuels a effectuer les formalités obligatoires .

Pour notre part , nous avons cherché longtemps la " baladiya " sorte de bureau de police qui appose le timbre triangulaire autorisant la circulation dans le pays . Mais on la découvre à l'heure de la fermeture , on n'est donc pas à jour . Mais on n'a pas trouvé de pain , non plus et on n'a pas eu le temps de téléphoner à Fanou . On a juste fait un rapide flash sur la nouvelle mosquée qui méritait mieux aue ça .

On a donc fait un plein ras bord de carburant et pris le départ pour le grand large .
La grande hâte des Julios pour cette destination inconnue commence déj à à nous peser , car notre style à nous c'est de partir quand on est à jour , ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, loin de l à

Récapitulons :
Il manque , le timbre régularisant nos passeports
Du pain, légumes et fruits,
Le téléphone à Fanou
La visite de la ville et les cartes postales nonécrites à nos amis .
lybie 4
Au départ , nous manquons la piste pourtant indiquée sur le GPS et on se dirige plein ouest sur l'Algérie toute proche . La police frontalière nous remet sur le droit chemin . Et dès lors on se fiera aux points soigneusement inscrits sur le cahier et vers lesquels Magellan nous guide . Partis de Ghadamès on retrouvera le goudron seulement a Serdélès , c'est à dire dans 3 ou 4 jours ... au mieux ! Après avoir , sans doute , bien galèré .

D'ailleurs ça commence déj à ! La tôle ondulée nous oblige à rouler hors piste pouréviter de tout casser , dès le départ . C'est alors que l'on essuie un premier plantage que l'on négocie au mieux en s'y mettant tous . Ceci est un gros bon point pour l'équipe , toujours ressoudée dans la difficulté , ce qui est tranquillisant .

Peu après l'Unimog a des ratés , puis s'arr ête net , dans l'inquiétude générale

Les compétents retroussent leurs manches , surtout Julio qui ne confie à personne ses problèmes ... Papi rengaine ses susceptibilités ...Le moteur renâcle , tousse un peu puis se décide à partir .

Au point 4 du guide Gandini on marque l'arr êt pour la nuit , souper , réunion autour de noix et de châtaignes grillées puis repos bien mérité .
Un autochtone à bord de son Toyota nous rejoint pour un salut amical . Il vient on ne sait d'où et transporte uneénorme cargaison d'herbe à chameau qui brinquebale dangereusement

Le ciel est d'un noir d'encre , tout piqueté d'étoiles . J'aimerais bien avoir la compétence de mon cousin pour en identifier quelques unes , celles qui semblent le plus près de nous et qui , malicieuses , clignent des yeux .

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Jeudi 4 Novembre .

Dans la Hamada . Point 4

Lever archi matinal . Dans le ciel , un beau croissant de lune d'argent , avec tout près , uneétoile extr êmement brillante qui est peut être un satellite ... Il fait un froid de loup et j'encaisse ma première onglée . Les Julios sont pr êts à partir , nous pas encore .

lybie 5Au premier point GPS rencontré , une DS Citroën est venue finir sa carrière , la plaque minéralogique est restée en place , il s'agit de la 1O8 HY 87 . Autour d'elle gisent des pièceséparpillées qui n'ont pas trouvé preneur , choseétonnante et rare .

Jusqu' à présent la piste bien tracée est balisée de redjems , le sol est caillouteux avec quelques passages de fech fech que l'on essaie de contourner si on l'aperçoit assez tôt
Peu avent le 6 on trouve un puits , avec une bouteille en plastique accrochée à une ficelle pour les gens assoiffés , Il y a aussi un abreuvoir cimenté , mais à sac pour les animauxégarés , ou trop loin de chez eux .

Nombreux maders sur cet itinéraire , sorte d'oueds à sec remplis de végétation et de sable mou . On ne peut y croire , tant le désert peut être verdoyant ... Point de chameau pourtant , Peut être l'énorme distance d'un point d'eau permanent ne leur a pas permis de vivre ici .

La piste passe , au beau milieu de ces maders , au sol rempli de sable mou et ce qu'il faut de manœuvres pour se tirer de l à dépasse l'entendement .
Alors qu'on en a tant besoin , la CIBI affiche des ratés , le GPS marque des pauses et nous laisse tomber . Rien nulle part , les traces au sol se raréfient , seuls par endroits quelques piquets balises d'un Paris Dakar oublié , puis plus rien . .. Le GPS se remet en marche

Arr êt pour la nuit , à l'abri d'unénorme tahla et de montagnettes de pierres noires ,aux formesétonnantes, comme calcinées et torturées par la fusion . Peut être est ce le soleil , torride enété Avant la nuit noire Julia et moi avons choisi des bois fossiles et des pierres , que je calerai au pied de mon siège , pour ne pas g êner papi qui ne me la pardonnerait pas

Maintenant , le ciel est d'un noir d'encre , mais l'horizon estéclairé par plaques , on en compte 5 ou 6 . Peut être que ce sont les villes d 'Algérie , ou bien les puits de pétrole , distants d' à peine quelques dizaines de kilomètres . Cette proximité n'est pas sans m'inquiéter , car il estévident qu'on longe la frontière est de l'Algérie .... Bon sang ! il ne faut pas la traverser !....

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Vendredi 5 Novembre

Point n ° 4 Sous le grand tahla , piste de Ghadamès Serdelès

5 degrés à peine ce matin à 6heures 3O , voici ma deuxième onglée de la saison . Je me souffle sur les doigts et frappe des mains à tout rompre pour rétablir la circulation dans mes membre engourdis .

J'ai photographié la lune en croissant avec le reste du globe en pointillé . Il y a toujouirs à côté la grosseétoile brillante qui me fait un clin d'œil . L'horizon est rose brodé de nuages gris et blancs . Le tableau est magique , mais la photo sera ratée !... Tant pis j'aurais essaye !...
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Départ à 6 heures 45 vers les dunes de l' Erg d'Oubari ... Mon inquiétude va , croissant .
Apparemment, je suis la seule à être en souci , chacun mène sa route " guillerettement " et envisage le reste du parcours en toute sérénité . Pourtant le guide Gandini , prudemment cesse de donner des points précis à travers l'erg et laisse à chacun la liberté de son appréciation pour avancer , comme il peut et naviguer à travers les gassi .. comme il dit .

Après les montagnes de lErg Drich , on entre bientôt dans les dunes , on dégonfle les pneus jusqu' à obtenir 1k 8OO à chaque roue , pouréviter au maximum les plantages dans le sable mou , abondant dans ces régions .

Il est 9h15 Julio qui mène la marche a sorti son guide Espagnol et passe de l'un à l'autre , de sorte que les points GPS prévus au départ par les deuxéquipiers ne sont plus les m êmes . Reprendre avec Gandini , nous fait changer de cap ce qui est nécessaire car le guide Espagnol trace le chemin en Algérie . Apparemment ils ne voient aucun inconvénient à utiliser ce chemin qu'ils qualifient de facile ...

Mais pour nous l'Algérie est un pays tabou , on n'a pas de visa , et il n'est pas question de prendre des risques .On retourne sur nos pas sur une piste caillouteuse qui nous fait craindre le pire pour nos pneus dégonflés

Situation inextricable ! Devant nous l'erg infranchissable avec comme repaires le point GPS à l'entrée , l'autre droit devant nous à la sortie .... Entre les deux que faire ?
Le seul parcours possible se situe en Algérie à l'endroit où passe la piste contournant l'erg finissant . Ce n'est pas envisageable pour nous . . On va donc , dès lors, zigzaguer et tenter le franchissement des dunes de sable dur et de fech fech qui moutonnent à l'infini . .

Nous voici , soudain , au bord d'une falaise qu'il faut descendre presque à la verticale ... Emotion !émotion !... les chauffeurs nous vident sur la cr ête afin d'alléger les véhicules , puis manœuvrent avec d'infinies précautions . Julia ne perd pas le nord et enchaîne photo sur photo , pendant le parcours vertigineux des deux conducteurs . Le trac ? Elle ne connaît pas , pendant qu'il commence à être la trame de ma vie ... Question d' âge sans doute , le nôtreétant le double du leur , l'optique n'est pas la m ême , forcément ! ...

N'emp êche que durant le crapahutage des 2 véhicules , on a crié ensemble de toutes nos forces et on est stupéfaites et soulagées de les voir tout en bas , bien campés sur leurs quatre pneus .
lybie 7
Désormais , on cherche des passes au pied de dunes gigantesques , ou à défaut on trace notre piste sur les moins hautes , en espérant qu'elles nous mèneront quelque part ... Ainsi , on avance à une allure de fourmi .

De dune en dune , de pelle en plaque de désensablage , d'espoir ... un peu et de découragement ... beaucoup , de manipulations de tous ordres , on est enfin entrés dans l'erg . Et ce n'est pas si rassurant que ça ! Autour de nous et jusqu' à l'horizon s'étend le moutonnement des vagues de cette autre mer .

A l'ombre de l'Unimog , rangé près de nous , on mange un morceau à la mi journée , pause nécessaire pour recouvrer des forces . Un peu de carré de vignes et une grande rasade de Jacques Vabre , dans le m ême verre ... Et renaît l'euphorie qui gomme les incertitudes .

Provisoirement !....Car bientôt , voici un obstacle qu'il faut franchir à tout prix , mais on ne voit pas trop de quelle façon . Grimper à pic jusqu'au sommet de la dune , effondrer le sif pour que l' à pic soit moins ... à pic , mettre toutes nos plaques bout à bout et lancer à fond l'Unimog , on va tenter et essayer de réussir , car cette opération nous coûté au moins deux heures de travail et des hectolitres de sueur .

Au premier essai , une partie de la montée aété franchie . Au deuxième le franchissement aété réussi et le véhicule s'est immobilisé net au sommet . Pareil pour le Toyota plus léger , mais dont les pneus s'enlisent plus facilement . Enfoncées dans le sable , il a fallu récupérer les plaques invisibles et les caser pour une toute prochaine fois .
Autour de nous , on ne voit rien d'autre que du sable à l'infini et je n'ai plus aucun espoir .

Je dis à Julio que nous aurions dû prendre un guide , car cet itinéraire dépasse de beaucoup nos compétences , mais il n'en convient pas et me dit que c'est une question de caractère sous entendu le sien , bien trempé vient à bout de toutes les résistances ... Donc , attendons , pour voir !...

On est tous partis à pieds ,éparpillés en tous sens , pour trouver une vallée , un plateau , un col , quelque chose de solide qui mène quelque part . Julia a découvert ça . Un trajet faisable à flans de falaise sur du sable dur qui nous fait atteindre un plateau , sorte de wadi à sec . Joie
!...Bivouac pour la nuit , bon sommeil réparateur .

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lybie 8Samedi 6 Novembre

Entre les dunes de l'erg d'Oubari

7 heures à peine et seulement 6 ° . Le soleil se lève et va réchauffer nos corps et nos âmes en souci . Un mot que ne connaît pas Julio ... Souci ? dit il , qu'est ce que c'est ? En Espagnol ce mot se traduit par " préoccupation " , mais à mon avis , le terme est bien moins fort .

Donc, je suis en souci et papi aussi je crois bien , malgré sa détermination .

Après la dure journée d'hier on a avancé de 1o kilomètres dans le sable mou des dunes , ce qui est une bien faible performance . Aujourd'hui et les jours suivants , on doit continuer à traverser l'erg plein sud . Comment va être cette journée ?

On commence par crever un pneu , car ceux-ci dégonflés pour rouler sur le sable deviennent très fragiles . Il faut donc réparer . Après s'ensuivent, les plantages successifs , négociés à l'aide de la courroie fixée à l'arrière du véhicule tireur et à l'avant du tiré . Cette situation rendant fier ou humble , suivant la position ...

Ainsi on parcourt du chemin sans avancer d'un pouce . On zigzague où l'on peut et la distance à franchir est toujours la m ême .Il reste environ 7O km pour la sortie de l'erg et celui-ci barre la route inexorablement et le passer est plus qu'aléatoire .

Alors s'insinue peu à peu l'idée du repli . En ce qui nous concerne , nous avons consommé plus de la moitié du carburant , la provision d'eau s'est amenuisée et on ne mange plus que du pain Suédois , n'en ayant pas d'autre .

Julio , en bonéquipier veut nous renflouer , mais papi ne veut accepter .

Il prétend qu'il faut être autonome sinon le risque est trop grand .
Donc , on renonce et l'on retourne sur nos pas ... C'est ça l'Afrique : uneécole d'humilité...

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Dimanche 7 Novembre

A l'abri de l'Adrar Drich

Il est 8 heures , on rétrograde . On revoit des sites aperçus hier , maiséclairés par lz soleil du matin , donc différents . Les montagnes noires de l'Adrar et le canyon aux strates blanches et vertes , noirs et rouges , façon Pétra .

Encore une montée acrobatique et l'on retrouve une autre piste qui n'est pas celle de l'aller . Traversée de for êts pétrifiées aux bûches de pierres noires ou oranges comme on n'en a jamais vues , avec dres troncs fossiliséséparpillés partout .

Incroyable géologie !... Est-ce qu'il a neigé autour de nous ? Le sol est tout parsemé de petits cailloux blancs qui forment un tapislybie 9 immaculé . Plus loin c'est un lac pétrifié d'un beau bleu qui s'étend à l'infini . De grosses pierres rondes comme des ballons , blanches et lisses comme du marbre ,émergent ça et l à , fossilisées avec l'eau du lac .

Emerveillement complet ! Sur un terre plein sableux des dizaines de statues , façonnées et sculptées par le temps montent la garde . On dirait des marbres antiques , ou des stèles pharaoniques . L'une d'elles fait penser à un Picasso belleépoque , on reste médusés .
" Es un patrimonio mondiale " me dit Julia admirative , elle a bien raison , mais ici , on est à l'autre bout ,du monde et peu de personnes connaissent ce site . A ce jour , je n'ai pu trouver de renseignements sur ce lac , ces statues et cet endroit fabuleux ... On cherche encore .

Nous poursuivons la piste bien tracée qui rejoint Ghadamès ... dans plusieurs centaines de kilomètres , quand soudain 1 , 2 , 3 voitures Toyota viennent à notre rencontre . C'est la f ête car on est seuls depuis 3 jours . Julio qui continue son chemin comme si on rencontrait du vent , revient sur ses pas , car nous avons marqué une pause bavardage .

Les 6 touaregs à bord des 3 voitures viennent d'une agence de Ghadamès et rejoignent Serdelès où ils doivent prendre des touristes . L 'un d'eux est Nigérien d'Agadez et seul francophone , donc il fait l'interprète . Sympathiques ils nous proposent de nous guider pour traverser l'erg , moyennant quelques dinars et m ême gratuitement .

Papi prend en charge cette petite dépense , tout heureux de se lancer dans l'itinéraire précédemment tracé . Julio semble hésitant .. Tiens pourquoi ! Mais finalement d'accord , enfin presque . Mais Julia nous fait une colère à tout casser et oppose un " non " formel à ce projet .

A regret nous laissons partir nos guides , qui nous regrettent aussi , semble t' il . Il ne nous reste plus qu' à rejoindre Ghadamès . J'ai bien dit que le Sahara est une leçon d'humilité , car depuis le temps qu'on le fréquente on a appris le renoncement , c'est bien lui le plus fort .

Arr êt un peu plus loin , pour dîner et mise au point ...
Julia en furie me fait part de ses griefs et du danger encouru . Ma parole , elle a peur d' être violée et qu'on lui prenne ses sous et le camion et tout ... Je suis stupéfaite du ton qu'ont pris les choses , on ne s'entend plus du tout . Il paraît que c'est courant dans toutes leséquipes où , en butte auxéléments et aux difficultés , le caractère de chacun se montre sous son plus mauvais jour . Il faut s'en accommoder , c'est ce que nous avons fait jusque l à ... La brèche vient de s'ouvrir inexorablement ...

On prend le café ensemble et nous donnons rendez vous à Ghat devant l'agence de monsieur Osman que nous avons connu l'an passé . Son numéro de téléphone sera notre point de ralliement en cas de besoin . Il faut bien opérer ainsi puisque nos points de vue divergent , on prend à regret un autre chemin que le leur . Ce sera notre chemin , après tout nous sommes en démocratie !....

Donc nous rejoignons Ghadamès , puis ferons le grand détour par la route pour atteindre Ghat
C'est un très grand circuit , obligatoire . Eux , reprennent le chemin de l'aller et on ne sait pas s'ils vont tenter de passer par l'Algérie ... Mystère ! ...
Bon courage à eux aussi !...

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Lundi 8 Novembre

Campement de nuit dans le wadi 1OO km avant Ghadamès .

lybie 10Il est 7heures 5O ? 6 ° au thermomètre . On a beaucoup roulé , de rage, de déception , de colère . On est seuls , on s'arr ête à la fantaisie , on reprend goût à la photo qu'on n'osait plus faire de peur de perdre du temps ... C'est bon la liberté !

Ce wadi plein d'herbe verte est un véritableéden , on l'a adopté pour la nuit .
On reprend la piste pour Ghadamès , elle se dédouble à maintes reprises , heureusement le GPS est l à pour nous indiquer la bonne direction .

Que de rocs qui sortent du sol ! Que d'ornières ! Que de sable ! ça saute , ça tangue , les objets s'éparpillent partout . On ramasse ceux qu'il est possible de réutiliser , sinon on jette ... Les aliments pourtant protégés par des sacs plastique craquent sous la dent , seules les oranges ont vaillamment résisté , mais il n'en reste qu'une ou deux ...

Les premiers pylônes de Ghadamès montent la garde , il me semble qu'on arrive . On traverse le bidonville des animaux et arrivons à temps pour faire le marché .
J'achète pour 3 dinars ? 9 fcs environ , des tomates , oignons, concombres et je reçoit un citron vert en prime . Mais hélas ! il n'y a plus de pain .

Ce pain , si bon marché est la base de la nourriture des familles , les gosses en achètent de pleins sacs et à 1O heures 3O la boulangerie est vide et nous sommes marrons .
lybie 11
Le marchand de légumes nous hèle et nous donne son pain , tout son pain , et ne veut pas être payé ... Le pain dans ce pays pauvre , ça se donne ! Quelle belle leçon on reçoit en passant

Mais je ne veux pas être en reste , je lui remets une boîte de sardines et une poignée de bonbons . Il est tout content et nous de m ême !...
On n'a pu avoir Fanou au téléphone !...On aurait tant aimé l'entendre . La secrétaire toutétonnée lui donnera notre message " Tout va bien " !

A la baladyia on a fait les formalités que l'on doit effecteur après 7 jours passés dans un paysétranger et apposé le timbre réglementaire . Le fonctionnaire plus jeune que nous a parlé de la guerre de 194O dont il connaît bien l'historique .

Il a nommé des sites stratégiques , comme Kouffra , Bir Hakeim, Tobrouk ,El Alamein . Il nous fait comprendre en heurtant le bout des doigts de ses deux mains que le conflitétait mondial et bien que cette guerre ne les concernait pas directement ,ils en ont subi cruellement les méfaits .

On a beaucoup de chemin à faire pour rejoindre Serdélès et Ghat . La route est bien asphaltée , droite , mais désertique , languissante et longue de .... 145O kilomètres , au moins d'après mes savants calculs . A raison de 1OO km à l'heure , on n'est pas encore arrivés .

Où s'arr êter pour passer la nuit ? Aucun relief pour se camoufler , pas un arbre , pas une cabane et la nuit tombe déj à .
Entre Derdj et Qaryat , on aperçoit enfin , un puits de pétrole , sans doute désaffecté . On se range à l'abri du vent derrière les murs d'une construction qui sert de refuge aux chèvres , si on en croit le tapis de crottes .

Le vent s'est mis à souffler en temp ête , la nuit est noire , noirs , on est loin de partout et seuls .Attention ! Il ne faut pas paniquer ....

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Mardi 9 Novembre

Bivouac à 197 km avant Qaryat

Au petit matin , on inspecte notre hôtel des courants d'air , qui est bien un puits de pétrole désaffecté où les engins de l'exploitation ancienne sont restés sur place . Ferrailles, vieux outils , tuyauxéventrés jonchent le sol . Quelle pagaille !...

Il est 6heures 45 , on est pr êts à partir , le vent glacial d'hier au soir a cessé , mais l'air est glacé quand m ême...
Toilette zéro, départ en pyjama , seul extra , le petit déj chaud qu'on avale froid tous les matins pouréconomiser le gaz et ... le temps .

La route vers Qaryat , sans aucun relief circule au milieu d'un désert plat et total . On en est réduits àétudier les pierres placées en rond tous les 5OO mètres sur les bas côtés , les pneus abandonnés au bord parce que nazes , mais recyclés en bornes kilométriques . C'est dans ce paysage de néant que renaissent nos rancœurs . Avions nous mérité cette mésentente ? Nous qui nous sommes toujours rangés aux décisions de nos coéquipiers ...

Notre impossibilité de passer par l'Algérie et leur refus des guides qui nous montraient le chemin praticable , ont fait déborder une coupe qui s'emplissait jour après jour .
Peut être sommes nous responsables après tout , d'avoir accepté des coéquipiers de cet âge , que l'entente parfaite de l'an passé nous avait fait connaître sous un autre jour . Cette amitié déçue , nous a cruellement marqués pour la suite du voyage .

A 9 heures , on est à Qaryat puis à Swarif , où l'on a tenté sans succès d'acheter du pain , mais le boulanger derrière sa grille a tout vendu à cette heure , pourtant normale .
Le marché que l'on traverse est tout rempli de légumes habituels : tomates , concombres et des montagnes d'oignons . Des camions entiers de balles de paille et des chameaux que des touaregs transportent dans des camionnettes japonaises ou Peugeot .

Baraqués sur les plates formes des véhicules ils nous doublent à 12O à l'heure et nous toisent dédaigneusement .

A l'arr êt de midi ... zut il est déj à une heure ! On a dû décamper . Bien installés à l'ombre d'un tahla , un escogriffe est venu nous demander de l'eau , puis un autre a déboulé de la montagne , puis toute une escouade . Ils nous observaient à distance cachés derrière des rocs empilés . On s'est résignés à porter nos pénates ailleurs , on ne sait jamais à qui on a affaire .

Ailleurs ? Mais où donc ? ...Finalement , c'est à l'ombre d'un ...pylône de télécommunications que l'on termine notre repas , dans une temp ête de vent indescriptible .
Salut les kilomètres !.... Il y en a plein que l'on n'arrive pas à tous avaler . Ceux des rares bornesétant toujours supérieurs à ceux du GPS qui , lui , les compte à vol d'oiseau .
Route insignifiante , désert des déserts , tel est ce pays gigantesque . Tout à côté sont tracées des pistes bien bornées destinées aux travailleurs qui installent les canalisations de la Grande Rivière .

A nouveau défilent les Hyundaï Coréennes , puis , plus près de Sabha lesénormes camions croulant sous d'énormes chargements de balles d'herbes . Car aux environs de cette ville implantée en plein désert , la nature est verdoyante par plaques , les jardins sont d'un vert qu'on ne peut imaginer . Ici croissent des sainfoins , des trèfles , des céréales sous des arbres exotiques , palmiers , citronniers . Comment ce miracle peut il être possible ? Miracle de l'eau ! C'est ainsi que , profitant de la nappe fossile des réseaux d'arrosage ontété crées à titre expérimental d'abord , puis développés au vu de la réussite .
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Ainsi l'eau , la végétation , la vie !...
Sabha se profile ... Tonnes d'ordures sur les bas côtés et sur des kilomètres , bidonville aux toits de cartons , d'herbes sèches , de carton ondulé , de chiffons , tout ça fixé n'importe comment .Et depuis combien de temps ?

Ce serait les Italiens colonisateurs dans les ann2es 193O -1943 qui auraient décidé de sédentariser les bédouins , menant dans le désert une vie misérable , mais qu'ils avaient choisie , malgré tout ... Ainsi , parqués dans des appartements , beaucoup n'ont pu survivre à ce mode de vie , si différent du leur . Les survivants conservent dans ces cabanes de fortune , les animaux de la survie : Chèvres, moutons, chameaux .

Grâce au point GPS , on retrouve le Grand Hôtel , au nom bien ronflant , pour une réalité plus modeste . C'est une belle bâtisse , faisant face à la ville d'un côté , l'autre au fort Leclerc
Notre chambre est au rez de chaussée : Confort sommaire , mais on a de l'eau et une télévision qui baragouine on ne sait quoi et aussi un réfrigérateur .Mince ! les lits n'ont pas de draps et bien que nous sachions dormir roulés dans des couvertures , on préfère que ce soit les nôtres ...

Alors on est allés chercher nos sacs de couchage .
Mm ! Que c'est bon , la douche chaude qui dilue tout le hâle ! et le foie gras qu'on mange tout entier , ce qui risque d'encombrer notre estomac mais libérer l'étagère supérieure de mon petit réfrigérateur .

On se couche ce soir , un peu moins tôt que les poules c'est à dire 8 heures , les autres jours à 6 heures . Que faire dans la nuit noire , il s'agit de ne pas mettre à plat la batterie qui nouséclaire .

On va dormir , tout le tour du cadran... A demain, les gars ! ....
Je m'aperçois que j'ai oublié de signaler l'épisode policier de l'entrée de Sabha ... Il nous est réclamé deux plaques minéralogiques Arabes , bien que l'on n'en ait reçu qu'une heureusement mentionnée dans le carnet de passage en douane qui , lui , nous déclare citoyen Espagnol .... Je vous jure ! ....


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Mercredi 1O Novembre

Grand Hôtel de Sabha

8 heures 3O . On doit rejoindre Ghat ce soir , soit 55o kilomètres à avaler ....

On fait nos courses dans le souk et le plein de carburant pour 6 dinars soit 0,11 dinars le litre ... somme vraiment dérisoire . La vie est si bon marché que l'on a du mal à dépenser nos deniers , ceux ciétant de moitié moins importants que l'an passé , pourtant ....
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A Serdélès on commence à utiliser la cibi , pour tenter de joindre' les Julios , mais elle est muette et je commence à baliser . pourvu qu'il ne leur soit rien arrivé pendant qu'ilsétaient seuls , on ne sait où !...

Aux proches environs de Ghat , Julio répond . Ils stationnent devant l'agence de monsieur Osman , à l'endroit qu'on leur avait indiqué , lors de notre séparation . Nous sommes tranquillisés .

En fin d 'après midi notre arrivée est triomphale à Ghat devant l'agence Til Hinane . Monsieur Osman , nous accueille avec son fils , un guide , un artisan touareg et plein de gens inconnus , mais si chaleureux qu'on est tout ragaillardis .

Nous nous sommes vus fugitivement il y a deux ans , mais c'est comme si l'on s'était quittés la veille .

Les Julios exultent , ils ont fait ce qu'ils voulaient faire , c'est à dire contourner l'erg par la piste Algérienne puis , couper en oblique la hamada pour atteindre Serdélès , et Ghat .
Donc ils sont arrivés hier et sont à jour de leurs affaires : téléphone , marché, promenade et visite de la médina , ils sont ravis et s'en vantent maladroitement ... On est furax , je les déteste !...

Après les formalités pour visiter l'Akakus , site protégé , on va voir les souks où les artisans Nigériens façonnent des bijoux en argent , des poignards touaregs , toubous ou peuls . C'est ici que Mohamed , notre guide de l'an passé m'accroche au cou , une petite croix d'Agadez et ce geste me fait fondre . On se congratule , on demande des nouvelles de la famille , on n'en finit pas de s'effleurer la main , pour se dire notre amitié . M ême si cette coutume est banale ici , on est tout bouleversés .

Voil à ! On vient d'arriver , harassés par toute cette interminable route que l'on vient de parcourir , on aimerait bien rester une demi journée , pour nous mettre à jour : téléphoner,écrire , visiter la médina, mais nos collègues sont fin pr êts et il n'est pas question de retarder notre départ , fixé à demain 9 heures . lybie 14

Abdallah , le fils de monsieur Osman qui gère l'agence nous procure une pelle , car la nôtre est restée dans l'erg , plantée dans le sable lors d'une opération de déplantage . Désormais , nous faisons nos tout derniers préparatifs : Débarrasser le siège du milieu qui sera le mien , tandis que celui du bord droit sera occupé par notre guide Siakou .
Je ne vais pas être si bien installée que ça durant ces 5 jours d'expédition , les pieds dans les divers leviers indispensables à la conduite tout terrain ... Mais bah ! J'accepte avec bonne humeur cette situation

La boîte à chaussures qui contient tous les menus objets utiles est placée à l'arrière , je ne sais plus où , tant l'habitacle est bourré de choses indispensables .
Ainsi , nous n'avons plus sous la main le GPS, le guide Gandini , carnets , crayons , cahier de bord , cartes , loupe etc ...

Je suspend mon petit appareil photo à mon cou et vogue la galère !....

Nous circulons 3 de front , les premiers de notre groupe , car le guide Siakou est avec nous , c'est lui le chef , maintenant . Il est Algérien et parle un peu de Français et avec les quelques mots d'Arabe que nous connaissons nous arrivons à nous entendre fort bien . Tout emmailloté dans son chèche blanc , chemise blanche jusqu'aux pieds , on ne peut lui donner d'âge , alors il nous dessine un chiffre sur le sable . On peut lire 57 , mais on ignore s'il a 57 ans ou bien s'il est né en 57 ... Ce qui n'est pas du tout la m ême chose , alors on laissera le doute planer ...

Dès le départ on t, raverse l'oasis d'El Barcat protégée par quelques ralentisseurs de vitesse . Siakou se tient les côtes quand on lui parle de gendarmes couchés , qu'il qualifiera de gendarmes endormis durant tout le séjour .

Il y a deux postes de police qui contrôlent à tour de rôle les papiers de l'agence , authentiqués par la wilaya , puis c'est l'entrée dans ce site fabuleux de l'Akakus , ce vaste massif montagneux qui est aussi, un magnifique musée rupestre .Les pistes se tracent d'elles m êmes , dans les lits d'oueds asséchés , dominées par des canyons de western .
Les vallées alternent avec de larges plateaux couverts de cailloux noirs et de plissements gréseux oranges , gris ou noirs au pied desquels s'amoncellent des dunes de sable à faire r êver les peintres .
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Subjugués , on visite les grottes creusées dans les hautes parois qu'on atteint à grand-peine et les multiples abris sous roches décorés de peintures 4 à 6 fois millénaires . On y voit quantité de bœufs , girafes , ours , autruches ,éléphants , ainsi que des scènes de chasse , de cueillette, de danses , au dessin souvent fin et harmonieux .

Disques et barques solaires font penser à l'Egypte, pays voisin ... de l'autre côté de la Libye, par del à la Mer de Sable . Ceci paraît improbable , mais après tout , pourquoi ces cavaleurs de bédouins n'auraient ils pas transhumé dans ces contrées , alors fertiles et laissé des traces de leur passage sur les parois des abris , protégés de la pluie et des vents de sable . Ainsi va l'imagination ! ...

Au milieu d'un cirque de sable orange , bivouac sur le sable, doux comme un duvet . Les hommes aident Siakou à monter sa tente Adidas , cadeau d'un aimable groupe de voyageurs . Chercher du bois , allumer le feu , infuser le thé sous lesétoiles , Siakou excelle et pendant ce temps Julia et moi préparons le souper .

Beau , extraordinaire circuit au milieu de ce peuple de rochersétranges ...Arr êts de photos multiples , arches en arc de triomphe sous lesquels on passe ... si l'on peut , colonnes de cathédrales imaginaires , grottes qui furent sans doute habitées , gueltas en eaux aux vertigineuses parois verticales , dessins , peintures, gravures aux traits fins ,écritures tifinaghs
Toute cette variété de curiosités défilent sous nos yeuxébahis .

Parfois , un passage délicat de sable mou , nous rappelle à de pénibles réalités . On négocie comme on peut , à coups de pelle ou bien on déroule la courroie pour le remorquage . Il n'y a pas de honte à ça !....

Dans un cirque de montagnes on a trouvé un village de bédouins dont les huttes renferment des pléthores d 'enfants et des troupeaux de chèvres naines qui b êlent à notre approche .Pas de femmes ici , pourtant il y en a , obligatoirement , mais où se planquent elles donc ? ....

On a donné des gâteries aux gosses , serré la main du nomade qui paraît si heureux dans son espace de liberté !... D'autant plus heureux que sa voiture Toyota l'attend à quelques pas de sa zériba . .. C'est fou ce que les hommes savent tirer le meilleur parti des choses de la vie ... Pareil sous tous les cieux !...

Bivouac ce soir , sous l'abri en forme d 'arche où nous avions déjeuné avec Mohamed et l'équipe de Meaux en 1997 . Monsieur Gandini a photographié ce site qui figure dans le bel album acheté juste avant de partir .

Handicapénorme , la nuit tombe dès 5 heures 3O , au coucher de soleil . On mange donc à la lumière de la batterie , puis il y a l'incontournableépisode du thé et dodo .
Le matin au point du jour , dans le froid presque glacial départ en trombe , sans perte de temps . C'est un rythme de vie intenable , infernal ...Dur de s'arr êter pour faire une photo, pour faire pipi , pour boire , ou pour souffler tout simplement .

On se fait rappeler à l'ordre ...." Vamos " ! nous crie Julio . En somme , on n'est pas l à pour flâner , je râle ! ...
J'ai une mine de papier mâché et suis au bord du regret d'avoir accepté ce périple , à mon âge , avec ces garnements , pas méchants au fond , mais terriblement autoritaires et quelque peu inconscients .

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Samedi 13 Novembre

Troisième jour de visite dans l'Akakus lybie 16
6 heures 3O Abri sous roche .

Ils sont quelque peu soucieux , ce matin , car le moteur de l'Unimog a eu hier de sérieux ratés au point de s'arr êter net , sans pouvoir se remettre en marche . Papi ingénieux en mécanique a dû utiliser ses capacités . On ne sait comment sera le démarrage ce matin et Julia croise les doigts , pour conjurer le mauvais sort ....Tout se passe bien et le ronronnement du moteur est accompagné de nos cris de joie .

Dès lors , on termine de ranger nos affaires à tâtons , il ne faut pas traîner déj à , au commencement de cette journée grise , sans soleil ! ... " Vamos " ! s'écrie Julio , on s'élance aussi dans le sable .

A nouveau aujourd'hui , peintures , arches, roches sculptées par l'érosion . Des noires , des dorées , des pourpres, couleurs diverses en strates qui s'allongent en parallèles et qui s'intercalent ; camaïeu de pourpre , de rose , de beige , de gris ou alors draperies grises dessinées par les coulures d'eau ( ! )le long de gigantesques parois verticales .On n'arr ête pas de s'extasier ...

Chemin faisant Siakou va saluer les potes , pasteurs de chameaux , puis nous conduit chez l'aménokal de Teshuinat . Ce chef des touaregs de l'Akakus est une vraie personnalité , qui a m ême reçu des chefs d'état , c'est dire son importance qu'on ne peut soupçonner à première vue .

Ils se congratulent longuement en se chassant les mouches à l'aide d'une sorte de plumeau à lanières de cuir qu'ils actionnent sans jamais se lasser . Pendant ce temps on signe le livre d'on , on visite la zériba bien tenus , ornée de colifichets que brodent les femmes avec des poils de chèvres ou de chameau colorés de teintures végétales . Et dire que je n'ai pas eu l'idée d'acheter une de ces petites œuvres , souvenir !...Je m'en veux encore ...

Le soir , feu de camp , Thé pour les amateurs , coucher a 19 heures . Il fait nuit noire .

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Dimanche 14 Novembre

Quatrième jour .
Bivouac dans la presqu'île de sable , entourée de rochers de tout côtés sauf un .

La piste principale est à 5OO mètres et déj à circulent dès 6 heures du matin , autos, motos , dans un halo de poussière . c'est qu'on est bientôt au terme du parcours , demain c'est le dernier jour de l'expédition Akakus ; Va t on un peu calmer notre rythme ? ...

Est ce la période qui est bonne pour visiter ce pays ? Est ce la levée de l'embargo qui rassure les touristes ? Est ce la propagande flatteuse qui aété faite par tout ceux qui ont visité malgré les difficultés cette région du monde méconnue ?

Toujours est il que les visiteurs affluent , avec leur véhicule tout terrain , ou leurs motos et les agence de voyage paraissent débordées . Peut être est ce tant pis pour la pureté de ce pays , intact , jusqu' à présent .... Mais ne soyons paségoïstes , il est très possible de partager la beauté des sites et de la garder tout entière en mémoire .

Nous rencontrons uneéquipe de jeunes motards Français qui nous donnent des nouvelles du pays quitté depuis 15 jours déj à . Ils ont un look un peu extravagant , mais sont sympas tout de m ême . Cheveux longs et décolorés , boucles d'oreilles et de nez , tee shirts aux couleurs pétantes , blousons de cuir cloutés ...

Et pourtant ils sont simples et on bavarde un grand moment . Leur premier voyage en Libye visiblement les ravit , ils sont accompagnés d'un type d'un certain âge , habitué du désert et d'un cuisinier . Ils voyagent cool et nous font bien envie ... Mais bon , à chacun son destin ! ...

On déjeune au pied de montagnes de pierres noires comme du charbon , où un copain de Siakou nous rejoint . celui-ci partage son repas avec son visiteur , alors on double nos rations mine de rien ...

Repas , café à midi , c'est moi qui invite , le sooir Julia s'occupe de notre hôte qui a amené pour toute victuailles , un pain et un kilo de tomates . Il mange comme un oiseau et trouve son repas toujours trop abondant . Il aime le thon et les sardines , mais pas le fromage qui lui donne des maux d'estomac . Enfin le café doit être très sucré , alors en cas de pénurie , papi et moi le buvons sans sucre ... Question d'habitude ! ...

Il nous semble que l'on s'éloigne du massif , à travers des pistes de sable dans lesquelles on s'enfonce sans se planter . Papi dit qu'on doit faire 18 ou 2O litres au moins contre 12 sur terrain normal . La provision de carburant faite largement doit être suffisante , d'ailleurs on pense que Serdelès n'est pas loin .

Bivouac ce soir , près d'une dune orange qui ouvre le massif du Mathendous , tout décoré de gravures rupestres . Encore un site à voir une autre fois ... Peut être !...

Il n'est pas 5 heures , Siakou a déj à allumé le feu , malgré un vent àécorner le diable . Il est vrai que l'âtre fait de pierres levées protège les flammes . On va voir ce que l'on va voir .!
Que fait Siakou à l'heure du thé ?

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Le voil à qui malaxe la pâte à pain qu'il va cuire sous le sable, on appelle ce pain la " tagella " dans les pays arabes , mais il ne paraît pas connaître ce nom . Au bout de demi heure , la tagella est cuite ,époussetée , partagée avec les mains , comme dans la bible et dégustée toute chaude , avec grand appétit , comme un gâteau .

Comme c'est le dernier soir passé ensemble , je donne à Siakou le petit compliment qui le fait bien rire et qui va rejoindre sa collection de billets dans sa poche . Dîner , coucher dans la tourmente qui se remet à souffler à tout rompre , dodo quand m ême .... A demain ! ...

Voici la copie du mot de remerciements remis à notre guide SIAKOU à la fin du circuit de 5 jours dans l'Akakus .

Cher Siakou
L'on a parcouru avec toi , sans problèmes , les pistes de l'Akakus : " A gauche , à droite , direct , alatoul , kif kif , sim sim " et l'on se dirige , sans se perdre . 5 jours de circuit , .... Unéblouissement ! Siakou, fais bien attention au gendarme couché ! .... Amitié à toi et qui sait ? ...Peut être à bientôt ! ...
L'équipe Toyota de Toulouse

Jean et Lucie

Plié en huit dans sa poche , il montrera ce compliment aux visiteurs qui nous succèdent pour gagner leur confiance .

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Mardi 15 Novembre

5 me et dernier jour de circuit
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Bivouac , dunes oranges du Mathendous.

Le vent a soufflé comme un fou toute la nuit . Ce matin c'est plus calme , mais il fait froid et pourtant 1O °. Il est 6 heures 3O , notre guide déj à levé plie sa tente Décathlon , cadeau d'un touriste Imperturbable , il va faire le feu pour son thé .

Comment va être cette journée ? J'ai parlé à Julia du pourboire de 1O dinars que la coutume veut qu'on donne au guide à l'arrivée . Je ne sais si elle n'a pas compris ou pas voulu comprendre ... Par contre on les a entendus parler d'un circuit au Mathendous avec d'autres personnes .

Pour l'instant ils ne nous en ont pas soufflé mot . Il semble que le sable leur manque déj à et regardent les dunes qui moutonnent à l'infini avec une nostalgie grandissante . Sans doute veulent ils continuer leuréquipée dans cet univers alors que nous allons comme prévu voir , si possible , le Waw en Namous qu'on n'a pu atteindre en 1997 , justement à cause du sable .

Papi se met les lentilles , je suis donc bloquée à l'avant et j'essaie de réparer comme je peux un désordre, vraiment irréparable .

Puis nous repartons sur Serdélès à travers les derniers contreforts de l'Akakus . Pistes sableuses qui se dédoublent et qui s'orientent dans tous les sens . Siakou , imperturbable nous remet sur la voie ., d'un seul mot " A gauche , à droite , alatoul , ( tout droit ) kif-kif ou bien sim-sim , lorsque l'on peut prendre l'une ou l'autre .lybie 19

Autour de nous , les rochers découpés s'éloignent . Mais c'est nous qui nouséloignons ... avec des paquets de cartes postales dans la t ête ... Pourvu que nos photos soient réussies !...
Dernier repas à l'hôtel des touristes , c'est ainsi que Siakou nomme les recoins ombragés , à l'abri du vent où il fait bon s'arr êter . Comme d'habitude , après le repas , Julio creuse un grand trou à la pelle et y insère les reliefs du dîner d'une manière tout à faitécologique .

C'est alors que nous rejoignent de jeunes touristes farfelus , critiquant notre façon de polluer le désert . Eux ramènent en France tous leurs déchets ... Drôle de façon de prendre son pays pour une poubelle !...

Bientôt de petits groupes de chameaux et d'ânesétonnés qui paissent dans des jardins verdoyants , nous indiquent l'arrivée dans l'oasis de Serdélès et la fin du périple .
On stoppe près de la poste pour se séparer .

J'ai préparé un sac Auchan pour Siakou , avec des bonbons , du thon , des sardines , le sachet de thé cadeau de son copain touareg , la feuille de route et aussi notre cadeau soit 15 dinars . Il est tout content et nous effleure longuement la main pour nous remercier . Je lui glisse aussi quelques sachets d'aspégic pour calmer ses douleurs et nous nous quittons comme à regret .

Un marchand de légumes a ouvert boutique juste à côté de la poste , avec une buvette qui semble très fréquentée . On n'y trouve que des sodas , du Pepsi-Cola , de la Gazous ( limonade ) et de la bière sans alcool , insipide et affreusement chère .

Nous invitons toute l'équipe à venir se désaltérer et nous faisons nos emplettes .
Le patron parle un peu de Français et nous a " à la bonne " à cause de papi qui a la plaisanterie facile . Il nous approvisionne de tomates fraîches , celles de l'étal ne lui semblant pas bonnes pour nous ...
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Ensuite , on rejoint le camping d'Al Faw ( prononcer Al Faou ) , pour se reposer et rectifier tout ce qui aété dégradé , depuis plusieurs jours ... Il y a du boulot !...

Foule dense au camping Al Faw . De nombreux Toyotas viennent déposer leur cargaison de visiteurs de l'Akakus , ou de sites environnants . Tous ces raiders à la manque sont de retour de leur circuit , confortablement installés dans les véhicules des agences .

Leurs chambres sont réservées dans les zéribas aux toits de chaume , pointus comme des chapeaux chinois . On se range , tout au fond , en choisissant notre emplacement ... Ils sont d'ailleurs tous libres , les voyageurs individuels ne se bousculant pas ... Ils dorment dans les dunes .

Le gérant du camping est un jeune Nigérien qui parle un très bon Français et fait ses comptes sans erreur . " 1O/1O pour le calcul mental " ! lui dit papi . Il nous raconte alors n'avoir pu faire d'études faute d'argent , faute d'enseignants , faute de livres ,faute de tout ....

Qu'est-ce qu'il aimerait venir en France celui-l à aussi ! .... Calmons nous ! Il ne nous est vraiment pas possible à nous seuls de venir à bout de toute la misère du monde .
On commence par laver la crasse du corps et le sable sur les v êtements et dans l'habitacle . C'est drôle de faire ça pour rien , car on va en remettre autant ! ...

Les Julios réparent une roueéclatée dans les dunes , il fait nuit noire et n'ont pas terminé . Papi les rejoint chez le réparateur proposer son aide .

Ils rentreront plus tard et se gareront près de nous , tandis que nos autres voisins Rochellais nous rendent visite et s'extasient sur l'ingéniosité de notre installation , pourtant bien sommaire , et sur notre menu comportant du vin . Alors on trinque avec eux / Gobelets de carton remplis de " Carré de vigne " il faut voir ce que ça peut donner comme ambiance .... De quoi ruiner tous les fabricants de pilules du bonheur .

On jacasse jusque tard dans la nuit , avec forceéclats de rire , puis dodo ... A demain!...

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Mardi 16 Novembre

Camping Al Faw à Serdélès

28 ° à 9 heures 2O

Relâche aujourd'hui pour se rétablir , remettre de l'ordre , laver et ranger le linge , téléphoner,écrire nos cartes postales , les poster ... En voil à un boulot !
On va en ville avec nos nouveaux amis de la Rochelle et leurs amis de l'île de Ré. On embarque tous dans le camping car qui sent le propre et stationnons devant la poste , lieu de tous les rendez - vous .

Peut être demain y aura t il des timbres , aujourd'hui il n'y en a plus , mais on a la communication avec Montauban . Bisous Fanou et toute la famille , on ramasse les bonnes nouvelles dans le téléphone qui fut blanc , au temps de sa splendeur ... Plus rien ne peut nous atteindre .

On va chez le boulanger où s'étire une queue impressionnante . Si on ne se met pas à la suite , on n'aura pas de pain , donc on attend . mais pas longtemps , car le boulanger nous sert pas priorité bien que l'on n'ait rien demandé , alors on remercie tout le monde chaleureusement .

Au petit marché , la dame de Ré achète un chèche pour son amie de la Rochelle qui f ête son anniversaire aujourd'hui . Quant à moi , j'imagine de lui préparer une boîte de Carré de vignes , décorée d'un superbe nœud rose , façonné avec notre papier hygiénique . Succès assuré ! Photos aussi !
Les Julios sont partis ce matin aux aurores , vers Murzuk , pour le Waw an Namous que nous avons , pour notre part décidé d'atteindre , cette fois-ci
Ils ont abandonné tout autre projet et ont sans doute jugé celui-ci plus raisonnable .

Donc rendrez-vous est pris , pour Timsah , demain soir . Ils auront une journée d'avance sur nous , puisqu'on ne part que demain matin .
Demain soir ? 625 kilométres pour joindre Timsah ! Ils sont fous ... J'en ai marre de ce rythme effréné !

Je finis de ranger le linge , sec en moins d'une heure et je recommence à préparer la prochaine expédition .
Coucher tôt ce soir , pour lever matutinal demain , mais il y a nouba dans le camp . Musique tonitruante , tam-tam, chants gutturaux et à tue t ête , on en prend pour son grade . On dort quand on peut ... Dur la vie en société !!!...

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Mercredi 17 Novembre

Camping Al Faw Serdélès

6 heures , tout le monde s'affaire , dans le camp , le jour se lève à peine

On fait le plein d'eau , celle qui vient du château d'eau le matin . Le gérant nous a conseillé de l'attendre , car elle est préférable à celle de citernes dont le camp estéquipé la plupart du temps .
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On salue nos amis de La Rochelle et de l' île de ré qui vont vers l'Akakus et le Mathendous avec une agence . Echange d'adresses . Puis c'est au tour du gérant que l'on filme devant l'enseigne du camping , puis départ .

Pénurie totale de carburant à Serdelès , plus du tout à Oubari et file impressionnante de camions en attente . Que va t ' on faire ? Comment répondre au rendez-vous de Timsah ?
A Germa , enfin, on peut s'approvisionner , ce' que l'on fait totalement . 127 litres nous ont fait dépenser 14 dinars soit 42 francs Tout est plein y compris les jerrycans . On est parés pour aujourd'hui !...

On roule , toute la journée à raison de 1OO - 12O kilomètres à l'heure , le paysage vu une fois n'offre pas grand intér êt.... Je n'ose pas dire heureusement , car j'aurais bien aimé visiter Murzuk où il y a plein de curiosités archéologiques , mais bon, on fait l'impasse , encore une fois .

Vers 5 heures , on arrive à Timsah , les Julios sont arrivés à 3 heures et .... Devine quoi ? Ils bricolent l' Unimog .
Installés près de la station service , ils ontétalé des pages du journal local de Bilbao . Dessus sontéparpillées toutes sortes de pièces et la boîte à outils rutilante ressemble à un coffret à bijoux .

Qu'est-ce qui lui est arrivé pour qu'il soit obligé d'enlever la roue et de se coucher sous le camion ? Il paraît que ce n'est rien , c'est juste pourépousseter le sable ....
Bon ! tous les goûts sont dans la nature , après tout , pourquoi ne pas vider le sable , pour que le suivant prenne la place ? ....

Juste à côté s'est formé le club Toyota des temps héroïques , jouxtant la nôtre qui a l'air toute neuve . Elles sont toutes d'un bleu vif , et dépourvues de tout accessoire , y compris les poignées . On ferme la portière avec un fil de fer .

On prend le thé , servi sur un plateau brillant , on baragouine comme on peut et on s'en va .
Hors de la ville , dans une palmeraie , à travers des champs d'ordures , le sol semble dur , on va bivouaquer ici . On dîne encore à la nuit , soupe à la grimace de papi .... Difficile la cohabitation ! ...

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Jeudi 18 Novembre

Palmeraie de Timsah vers Waw an Namous .

En partant , Julio marque sa place , en numéro 1 . Leader !... Il a l'air d'aimer ç à , nous ç à nous estégal , on suit docilement , pour laisser s'exprimer . " el professor " comme l'appellent ses copains , à juste titre , car il aime dominer toutes les situations ....

Tout à coup , il disparaît dans les palmiers ... Il n'y a plus de piste , donc pas de traces et le sable est mou etépais comme tout . Alors voil à la situation ;, il ne faut pas déj à s'enliser , ni se perdre au départ , mais retrouver l'Unimog qui a complètement disparu .
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A la CIBI Julio nous demande où l'on est . Il en a de bonnes lui , où sommes nous vraiment ? où donc est la piste à suivre ? Un vieux bonhomme nous indique où est passée la caravane et , on finit par se retrouver . Voil à un début des plus prometteurs ! Engueulades à l'appui , il faut repartir ou bien retourner ... Mais on repart et sur le souvenir que j'ai gardé de ce parcours , je n'en mène pas large ....

Malgré l'adresse de papi et sa conduite digne d'éloges , on se plante une , deux ou trois fois ...Le fech-fech de Timsah ? Tous les gens qui ont connu ce parcours en ont gardé une sainte horreur . Donc , on sort les pelles et les plaques , sans résultat .

Julio qui a de larges pneus a l'idée de nous tirer avec une courroie . Efficacité garantie ! Papi stoppe sur des zones dures , pour ramasser tout le matériel et les passagers qui n'en peuvent plus . Par parenthèse , si l'on est seul dans cette région , on ne s'en sort pas , car il est impossible de se tirer de ce sable profond et mou comme nulle part ailleurs .

Donc envers et contre tout , on est ensemble et il me semble qu' à tour de rôle l'équipe a assumé comme il se doit sa solidarité envers l'autre . Ainsi , tout n'est pas complètement négatif au bilan de notre entente .

Maintenant la zone fech-fech est derrière nous , devant s'étire une piste interminable , tantôt de pierres et de rocs , tantôt de sable et de tôle ondulée . Puis on perd toute trace , on roule alors au GPS et à l'estime comme disent les touaregs , lorsque brusquement , un sifflement de mon côté nous avise d 'une crevaison .

Zut de zut ! Papi inaugure le cric gonflable et change la roue moins de temps qu'il n'en faut pour le dire . Mais en retirant l'engin du tuyau d'échappement , il se noircit de la t ête aux pieds . On découvre au sol l'objet du délit : une grosse pointe .

Ca alors il faut le faire ! dans ce no man ' s land , il y avait une pointe , elle aété pour nous , c'est bien notre veine ...
Bon ! Papi doit un minimum se laver , seuls ses yeux sont blancs et ses dents s'il sourit , mais il ne sourit pas , pas du tout alors ! Julia qui arrive avec son appareil photo en fait les frais !...

A la place de la chemise noircie il met le tee shirt du pyjama qu'on peut prendre pour un polo . Quant au pantalon il s'est fendu aux deux genoux pendant les travaux , on pourra le jeter .lybie 23

Le reste du parcours se passe sans incidents notables . Les quelques plantages inévitables , mais bien négociés se sont peu à peu raréfiés . On a appris à router sur des rocs coupants aux flancs des dunes pouréviter les ornières menaçantes du sable ... Il n'y a plus eu de plantage du tout , de justesse , mais plus du tout ! ... Papi s'est fait de beaux biceps ... et moi une philosophie à touteépreuve ....

Il y a deux postes de police sur ce parcours , Dieu seul sait pourquoi ! Car ils sont tous les deux désaffectés . Il reste en place une cabane dont l'intérieur est tout tapissé d'images de femmes très déshabillées , on y voit aussi , découpée dans un magazine , l'équipe de France de football et des paysages de lacs et de montagnes neigeuses . Au sol gît le panneau indicateur de Waw an Namous qui n'indique rien puisque placé , face contre terre .

Donc comme l'indique notre guide Gandini il faut laisser sur la gauche le centre de cultures de Zwila et continuer de suivre la piste tracée qui mène au volcan rejoint koufra à travers des océans de sable .

On est accueillis au poste militaire de Waw Kébir à grands cris de joie par les soldats de cette garnison du bout du monde . puis sommés de rebrousser chemin , pour atteindre Namous . On peut comprendre , qu'un village Tubu est planté dans les parages et que la paix est fragile par ici . Il faut donc rejoindre Zwila , passer la nuit au fondouk et repartir demain matin .

La nuit tombe , on décide de dormir à Zwila , cette auberge du désert , où il n'y a pas un seul client , malgré la pleine saison ... Elle semble fonctionner grâce aux subsides de l'état , car la rentabilité doit être proche de zéro . Il est v rai que le vocable rentabilité n'a aucun sens dans ce pays , le pétrole subvenant à tous les besoins . Devant la porte de l'auberge , une vaste piscine ... vide, il est vrai ! Dans le salon tendu de rouge , la photo en pied du bédouin président en majesté et sur le bureau le petit livre vert trône en bonne place , hélas rédigé en Arabe et en Anglais !....

Le sol est recouvert de magnifiques tapis que l'on foule , les pieds nus . Pléthore de personnel dans cette auberge , camping : le gérant , le cuisinier , le barman , le technicien de surface etc ... On aurait dû manger ici , mais on s'est contentés de dormir sous lesétoiles ...
L'ex centre de cultures n'a pas tenu ses promesses et il est devenu fondouk ... Sans doute des personnalités viennent ellesépisodiquement , sinon à quoi sert cette auberge si personne n'y vient ? ...

Dans les jardins et le verger , la végétation dévorée par le sel s'est empressée de sécher . Quelle désolation !...
Les canalisations d'eau ont alors composé l'ossature de gigantesques hangars , couverts de paille et qui eux non plus ne servent à rien ...
Nous avons trouvé refuge pour la nuit , juste à côté ;Dodo; à demain ! ...

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VENDREDI 19 NOVEMBRE

Auberge camping de Zwila .

Bon anniversaire , notre Fanou ! On pense à toi aujourd'hui , toute la journée .... A peine un peu plus que chaque jour . Cette journée , on te la dédie toute entière , d'ailleurs papa filme tous les paysages de ce jour mémorable , avec la date inscrite sur l'écran , c'est ton cadeau pour aujourd'hui .
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On part de Zwila , le centre de cultures vers le volcan Waw an Namous .

On crapahute sur cette satanée piste , il nous reste 142 kilomètres à parcourir et on est saturés de pierres , de sable et de rocsémergeant du sol dangereusement . Falaises à pic , trous et bosses successifs font balancer le Toy en tous sens et heurter le plafond . For êts pétrifiées , cailloux noirsérigés en redjems ou en slogans revendicatifs ...

Tiens ! Ecrit sur le sol avec ces fameux cailloux noirs " Corsica live 1999 " . Il faut venir jusqu'ici et voir ça dans ce no man 's land . On est perplexes et Julio met en parallèle les revendications du Pays Basque auxquelles il ne comprend goutte , lui non plus .

Après tout ce noir , il a neigé sur ce plateau ... des rochers blancs qui affleurent le sol et sur lesquels on passe avec appréhension avec nos pneus dégonflés . Puis à la mi journée , on traverse à nouveau une zone noire comme du charbon ... On ne s'étonne de rien dans ce pays , le paysage devient plat , puis ....Puis on est au bord du gouffre ... On n'a pas assez d'yeux pour voir , tant de beauté ! .. Bouche bée ,il n'y a pas de mots pour exprimer ce que l'on ressent ...

Imaginons un cratère de 4OO mètres de profondeur , cerné de pierreséruptives noires , parsemées de lave d'olivine verte . Au centre du cratère , un gouffre pointu de roche claire , rose ou grise suivant l'heure de la journée . Tout en bas, stagnent des lacs issus de la nappe phréatique . L'un d'eux bordé de blanc est saturé de sel , un autre contient du natron . L'eau de ces deux lacs est chaude , le troisième est formé d 'eau douce, fraîche très bonne à boire .

Phénomène à peu près inexplicable . Sur les pentes du cratère , le vent dessine des vagues de lave qui laissent apparaître sous une faible couche de petits cailloux noirs , le sable blanc . Autour des lacs , croissent des roseaux , deséthels , et de petits palmiers .

On dresse notre salle à manger face à ce décor magique et vraiment l'émerveillement est au rendez-vous

Faire le tour du cratère 6 kilomètres a failli nous coûter quelques enlisements , mais ce tour est nécessaire , pour visiter le volcan sous tous ses angles et prendre de belles photos . On rejoint la cabane de tôle , point de chute d'où l'on peut descendre à pieds dans le cratère .

Mais nous jugeons que le point de vue le meilleur , c'est bien celui-ci et on laisse les Julios dévaler la pente .J'ai donc mis à jour mon carnet de bord , laissé en plan faute de temps libre , préparé notre souper , mis d'autres v êtements à proximité . J'ai trouvé à mes pieds des pierres brillantes comme des diamants et qui sont peut- être du quartz .

J'en ai fait une abondante provision et les ai jointes aux autres . Papa me regarde faire et cesse de me dissuader , sans doute parce qu'il les trouve belles et qu'il commence a s'y intéresser , il m'aide m ême à les sélectionner

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Bivouac dans le noir du volcan , à 7 ou 8 kilomètres pourtant . Il est nécessaire de s'éloigner à cause des moustiques " gros comme des camions " et voraces comme tout .
Papa a suggéré une autre direction , mais c'est celle-l à qui plaît à Julio , on ne sait pas bien pourquoi , peut- être par esprit de contradiction ....

En tous cas , les moustiques nous ont suivis .Assaillis de toutes parts , on s'enferme déj à . Heureusement , grâce à la tente de toit munie de la moustiquaire on est à l'abri et on trouve un refuge bien gagné .

Dans la nuit , les phares de deux voitures , alors que l'on n'a rencontré âme qui vive depuis deux jours , nous donnent à réfléchir ... sans être vraiment effrayés , un rien d'appréhension s'empare de nous .

Mais les voitures s'éloignent , on pense qu'il y a peut- être une piste pour rejoindre Koufra , on peut donc s'imaginer que ce sont des autochtones . Conduire de nuit , sans GPS , à travers un pareil itinéraire , ça suppose une belle virtuosité ... et une super habitude !

Dodo , à demain !
On a appris par la suite , que des touristes ontété agressés à cet endroit précis .Leurs véhicules volés ,ainsi que leur argent ,le tout accompagné d'agressions corporelles ...
Nous pensons que nous l'avonséchappé belle .

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Samedi 20 Novembre

Bivouac au Waw an Namous

6 heures 45 . 9 ° Il fait froid . Le soleil rougeoie à l'horizon .lybie 26

On va revoir le volcan sous le soleil matinal , qui colore autrement et donne un autre aspect aux choses . Un petit oiseau blanc et noir , qui ressemble à un moula moula sautille autour de nous , pas sauvage du tout , il nous observe et dédaigne les miettes de pain que je lui destine . Que peut il bien manger dans un pareil environnement ?

Ce matin , c'est toujours incroyablement beau ... On admire sans rien dire , longuement , on s'en met plein les yeux avant de reprendre le chemin du retour .... On sait à quoi s'attendre !
D'ailleurs on manque s'enliser juste au départ , car la lave qui borde le cratère a aussi mauvais caractère que le fech fech . Il s'agit d'éviter les ornières des divers plantages qui nous ont précédés , on y arrive à peu près .

On pensait faire une petite pause au fondouk de Zwila , mais les Julios passent sans ralentir une seconde , alors en bonséquipiers que nous sommes on fait de m ême , en pensant déj à aux sables de Timsah qui nous attendent les traîtres ! On doit donc rester groupés .

A la pause de midi je dois remettre un peu d'ordre dans l'habitacle , jeter les nouilles qui se sontéparpillées partout et je ne sais quoi encore . On mange tous les deux sans appétit , en grand souci pour la suite du parcours . Onécourte le menu , car nos coéquipiers se contentent d'un café au lait , ce qui est bien insuffisant pour nous ., mais a l'avantage d' être vite avalé .

Rangement rapide , puis départ pour la suite du programme ... J'avais bien raison d'appréhender le retour vers Timsah ! On est pourtant loin encore de l'oasis et déj à Julio qui nous précèdeévite de peu le plantage . Bravo au conducteur qui a su manœuvrer sonénorme bahut , pour le sortir de ce mauvais pas .
Malgré tous nos efforts , il n'en sera pas de m ême pour nous . ...

Les roues du Toyota s'enfoncent , le moteur s'essouffle et il cale . On est plantés jusqu'aux moyeux . Pelles , plaques alignées sous les roues , dégagement du sable , courroie de treuillage si les autres moyens ne sont pas efficaces ... C'est toujours la m ême chanson . On s'en sort ... Ouf!:
Chaque fois papi se maudit de n'avoir pas changé les pneus ville du Toyota contre des pneus sable , en pensant que notre carrière de baroudeurs se termine ...Mais se termine t elle vraiment ?

Les ornières après notre passage forment deux saignées parallèles et profondes , cernées de piétinements désespérés ... 5O mètres plus loin , les traces remontent en surface , car le sable est devenu solide , on peut rouler dessus sans crainte ... Enfin , on espère !

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Les journées sont courtes à cetteépoque de l'année , le soleil se couche déj à . On bivouaque sur un plateau de sable jaune . Décor changeant : Hier c'était tout noir , on n'a pas le temps de se lasser ...
L'horizon est plat de tous côtés , il faut essayer de ne penser à rien et de se repose , car demain ! ....Demain , on verra bien !

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Dimanche 21 Novembre

Bivouac , bien avant Timsah

Il fait froid ... Vraiment très froid ce matin .


Combien de fois allons nous nous planter avant Timsah ? Autour de nous , sur le sable, plein d'empreintes de petites pattes de rongeurs qui ont encerclé le campement . Mais on n'en a vu aucun , ils doivent se terrer à notre approche .

On a enfoui nos ordures journalières , déjeuné froid par manque de temps , mais aussi manque de gaz et on n'a , ni le loisir , ni le goût de changer la bouteille . Encore une fois on ne s'est pas lavés ...

Julio consulte le road book des Espagnols qui fait contourner la ville et le fech fech . Le parcours est beaucoup plus long et nous fait chercher midi à 14 heures , mais ça vaut le coup , car il n'y a plus eu de plantage , et du coup , on rejoint la ville vers 8heures 3O .

Un bon point , pour le guide Espagnol alors que notre guide Gandini nous laisse royalement tomber dans cet itinéraire .... On apprécie !
A Timsah , provisions de tous ordres : pain, carburant, regonflage des pneus , dégonflés pour rouler sur le sable .

Les Julios voudraient reprendre la piste qui rejoint Al Fogaha pouréviter le goudron des routes sur lequel ils roulent avec lenteur .Mais cette piste est à peine indiquée sur la carte , on sait un peu à quoi on s'expose , avec les expériences précédentes . D'autre part le chemin à parcourir est aussi long que par la route principale et il ne nous reste plus que 7 jours pour rejoindre Tunis . Réflexion !

Papi leur dit son indigestion du sable et on laisse cogiter .

Il faut donc se quitter encore une fois , ... Mais au moment de le faire , papi déclare vouloir essayer d'adopter le projet de Julio , par la piste , histoire d'afficher sa bonne volonté ...c'est alors que Julio vient de changer d'avis , il trouve l'itinéraire route plus raisonnable ...

Les hommes aussi , sont changeants !...
Ainsi cahin- caha , le duo de voitures se reforme provisoirement .
Il ne reste plus que 7 jours , avant de reprendre le bateau à Tunis . Que de kilomètres à avaler !....

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Lundi 22 Novembre

Partis de Timsah , on roule sur Um al Araneh , Zwila ? et, à Traghan on bifurque sur Sabha
Il y a plusieurs centaines de kilomètres entre chaque ville , mais on grignote peu à peu . Julio dès à présent affiche ses faiblesses : 8O kilomètres à l'heure est son allure maximale . Donc , on se calque derrière lui à cette allure . C'est ainsi ! Chacun ses faiblesses .!

Le non fonctionnement du démarreur de l'Unimog aux moments les plus imprévus a posé plusieurs problèmes , résolus par papi , spécialiste . ... donc , en somme rien d'irréparable ne s'est produit , c'est la plus belle performance ... Nous en avons tout à fait conscience ,étant donné la longueur et la difficulté du parcours .

Mais il est bien trop tôt , pour se vanter de la sorte . Sabha et Brak passés , on attaque la longue route droite à l'infini , sur Swarif , habitée de mirages .
Au soleil déclinant , on stoppe sur un plateau rocailleux en retrait de la route .

Coucher , nuit noire ! Lever , nuit noire ! Départ aux premières lueurs du jour ....

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Mardi 23 Novembre

Bivouac , avant Swarif

Encore une journée pleine au milieu du néant . Désert partout , et sur des centaines de kilomètres , platitude absolue , il faut s'y résigner et apprécier la route qui relie les villes , courageusementédifiées à des distances inimaginables .

Il aurait fallu s'arr êter à Qaryat ,énorme agglomération qui possède quelques beaux monuments De beaux minarets orientaux , surplombent des coupoles de mosquées dominant des maisons carrées .... Mais les Julios imperturbables roulent toujours sans arr êt .
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Ce sera une escale à faire une autre fois ... si l'on doit revenir ! ...

Mais reviendra t 'on ? ... Je ne cesse de dire à papi que je viens de passer l'âge d ' " excursions aussi effroyablement sportives " ....Je me cramponne jusqu' à ce jour pour tenter de nier l'évidence , celle-ci me trahissant d'heure en heure ! ...

Mais surviennent des paysages qui font oublier le pessimisme ambiant . La route se met à contourner des djebels de plus en plus impressionnants , c'est le début du djebel Nafusah tout piqueté d'éthels , de petits palmiers et de touffes d'herbes vertes .

La terre est rouge , les rochers découpés escaladent des canyons de western . Tout en bas , un wadi à sec s'est creusé un lit en zigzaguant parmi les grès plus tendres , où croissent l'herbe à chameau et les roseaux La route tourne sans arr êt et la circulation devient importante et, ... fantaisiste !

On ne regarde que d'un œil , l'autre est aux aguets . Et la nuit survient , comme tous les soirs , d'un seul coup , lorsque le soleil s'en va .. On continue , imperturbables notre circuit , dans l'obscurité , sans pouvoir profiter d'un paysage à nul autre pareil .

Les Julios cherchent un lieu propice au bivouac , ce qui n'est pas aisé dans cette campagne si escarpée . L'aire d'une station service nous aurait bien plu , mais ils préfèrent les " extérieurs " allez savoir pourquoi !....Ils nous guident , donc dans un terrain vague , derrière un petit restaurant .

Le vent s'est mis à souffler comme un fou . Il fait un froid glacial et on b bivouaque , parmi les ordures . L à le moral fout le camp ! Et comment pourrait il en être autrement ?
Il s'agit , maintenant de manger , dans le noir ,pouréconomiser la batterie secondaire que l'on sollicite beaucoup .lybie 30

Il faut aussi prendre les sacs de couchage dans la tente de toit , entre deux rafales , car sinon en s'engouffrant le vent déchire les toiles et démolit tout . Ensuite il faut faire les deux lits dans ce petit espace et cohabiter dedans , puis se pieuter tout habillés ... On est lessivés !...pourra t 'on seulement fermer l'œil dans la temp ête qui fait rage ?

Le camion tangue et siffle l'antenne de radio et celle de la cibi , un chien aboie ...pour parachever le tout , j'ai mal à l'estomac , des vertiges , froid partout , sans doute est-ce la fièvre ? Papi m'empaquette dans sa couverture et se gèle le reste de la nuit . Où sont donc les remèdes prévus pour tous les maux de la création ? La valisette blanche est bien par l à , sous des v êtements , inaccessible , donc on va essayer de guérir sans se soigner , il le faut ! ...

Peu à peu , je me rétablis , les vertiges s'estompent presque complètement , mais je suis sonnée .

On range l'habitacle , sans pouvoir sortir , tant le vent continue à souffler , et refaire la tente de toit avec les sacs de couchage et les couvertures , toujours entre deux rafales , ce n'est pas une sinécure .

La coupe est si pleine qu'on décide de laisser partir les Julios qui sont pr êts depuis une heure au moins . On leur donne rendez - vous s'ils le désirent à l'hôtel Amilcar de Carthage qu'ils ont connu avec nous l'an passé , On n'est plus apte à mener cette vie-l à . Désormais on descendra dans les hôtels histoire de dépenser nos derniers dinars et de se refaire une santé .

Donc , on retrouve la liberté et ça c'est une bonne chose . On prend le périph à Tripoli , on vire sur Surman et Zuara où l'on fait les courses chez lesépiciers Marocains que l'on choisit pour discuter un peu . Puis on téléphone à Fanou .

En déboîtant du parking , papi heurte un véhicule Peugeot lancé à toute allure . Une grosse partie de l'aile reste accrochée au pare-chocs avant du Toyota . Le chauffeur adverse lève les bras , d'un geste fataliste ( et c'est vrai que sa voiture en a vu d'autres ) puis il s 'en va .

On a de la chance , car de toutes façons nous sommes dans notre tort , m ême s'il n'a pas respecté , le clignotant ni la vitesse en ville .

On a ensuite marché à notre rythme , il nous reste quelques jours pour atteindre Tunis et faire les formalités aux deux frontières . La route longe à quelques centaines de mètres la Méditerranée d'un bleu de mer ...

Une seule heure nous suffit pour effectuer les formalités et entrer en Tunisie . Cool papi et mamie !...
De l'hôtel Ibis à Médénine on téléphone à Fanou ... Merci le portable !

Se doucher, manger, bien dormir dans la douceur des couvertures chaudes . Quel beau programme !...

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Mercredi 24 Novembre

Médénine ,hôtel Ibis

Il est 8heures 45 , 11 ° Le soleil est déj à chaud
Zut ! j'ai cassé mon bracelet de montre et récupéré celle-ci au vol, par chance !

On remonte sur Kairouan cœur de toutes les directions . Arr êt à midi dans une jolie pinède , pour la halte rangement : repas, repos , réparations de tous ordres . On fiche tout en l'air pour reprendre l'ordre initial et ... surprise ! on retrouve des objets qu'on s'était habitués à avoir perdus ...

On doit aussi refaire les sacs pour l'éventuelle descente dans un autre hôtel et essayer de réparer les clignotants qui , heurtés par l'Unimog lors d'une manœuvre de tirage , ne fonctionnent plus .
Rage de papi , mais heureusement c'est la fin du parcours .

Bivouac ce soir à l'hôtel Continental , puis visite aux Aglabides où siège le syndicat d'initiatives . ensuite , départ à pieds à travers la Médina , vers la Grande Mosquée dont on aperçoit le minaret ocre qui nous guide . Le soleil couchant colore d'or , les remparts et les vieilles rues .
Dîner Européen , hormis la chorba à la salle à manger orientale de l'hôtel . Rien de très spécial à signaler .... A demain !...

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Jeudi 25 Novembre

Hôtel Continental à Kairouan .

Il est 8 heures 3O - 5 ° . Froid , très froid ce matin , heureusement le soleil se lève . Il nous reste peu de kilomètres à faire pour rejoindre le port de La Goulette ; On embarque seulement le 28 à 11 heures .

Revu le merveilleux aqueduc bâti par les Romains , encore en grande partie debout . Il reliait en son temps Zaghouan à Carthage sue plus de 1OO kilomètres ... Travail de Romain !...
Mais actuellement ( travail Arabe ) les Tunisiens restaurent les tronçons abîmés avec des ciments crème du plus piteux effet . Dommage de gâcher un pareil ouvrage d'art qui a si bien défié le temps .lybie 31

On prend la petite route de Oudna , pour deux raisons : tenter de voir le site archéologique et se retirer de la route pour pouvoir casse-croûter
Oudna ! .... Vile Romaine en partie fouillée est mise au jour par petits bouts et les vestiges sontéparpillés à 3 ou 4 kilomètres à la ronde , c'est dire tout le travail qui reste à effectuer . Le théâtre de belles proportions est aux 9/1O enterré et sur les marches dégagées une armada d'ouvriers de terrassement fait la sieste . ...

On poursuit notre route zigzaguant dans les ruelles qui longent les habitations aux mosaïques souvent bien conservées . Un artiste local refait d'après les maquettes du musée du Bardo les dessins brillamment exécutés . Taille des mosaïques et reconstitutions lui incombent et on se demande si , après tout , l'artiste actuel n'a pas autant de talent que le précédent , qui a imaginé le premiers décor .

Dîner sur le parking , départ vers La Goulette , puis Carthage et l'hôtel Amilcar

On a tout juste pris possession de notre chambre au 1erétage que Jean Pierre Cazalot arrive juste après nous .

Il nous rend visite et nous raconte ses déboires , assortis de force détails . Il nous remet ainsi du baume au cœur des déçus que nous sommes . A la lumière de son récit , on peut conclure que la vie en groupe est vraiment très difficile , surtout pour un long séjour d'un mois .

Pourtant d'inspirations identiques , puisque aimant l'aventure et le désert , ils se sont heurtés à de petites difficultés , assez mesquines . Je lui ai dit que rien de tout ça n'est grave et qu'il y a une grosse part d'enfantillages . Je crois que ça l'a un peu consolé .

Voil à uneéquipe de 4 voitures 4x4 dont les 7 passagers se sont séparés après quelques aventures rocambolesques ... Dans le désert du Ténéré ils ontété en butte avec une tribu rebelle dont le chef semblait entre autres convoiter les femmes ... qui disait il , sont faciles en Europe . Il est vrai que celles-ci s'étaient imprudemment v êtues de shorts et de tenues décolletées ... Et voil à comment une réputation se fait !

Depuis la fin des dunes de Murzuk , Jean Pierre a planté l à tous ses coéquipiers et rallié dare-dare La Goulette pour mettre fin à ses vacances . Il a donc transformé son billet de retour du 28 par un autre le 26 à destination de G ênes , histoire de ne plus rencontrer son exéquipe . On paut très bien le comprendre ...
On a dîné ensemble , parlé à l'apéritif et encore au salon après le repas .

Se coucher a 1O heures 3O voil à qui ne nous est pas arrivé depuis longtemps . On rajoute toutes les couvertures sur le lit et on dort à poings fermés .

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Vendredi 26 Novembre

Hôtel Hamilcar à Carthage .

Petit dej avec Jean Pierre , on ne sait à quelle heure , mais quelle importance ?

Très joli paysage de la terrasse de notre jolie chambre , donnant sur le salon de jardin meublé de parasols et de fauteuils bleus et blancs et d'une immense piscine .
A perte de vue , la merétale ... Jusque de l'autre côté , qui est l'autre continent !...

lybie 33Dans le lointain , se découpent des montagnes qui sont peut- être celles du Cap Bon

Ce site est idyllique pour cette fin de parcours qui fut mouvementé .
Aujourd'hui on pique-nique dans notre chambre midi et soir . Demain journée avec les Julios s'ils viennent !...

En ce moment , papi range le Toy , fraîchement graissé et dont les clignotants se sont décidés à refonctionner . J'espère qu'il ne va pas trop rouspéter après les cailloux que j'ai amassés un peu partout et que j'ai casés dans tous les coins libérés par les boîtes de conserves consommées .

Après le petit dèj , classique pour nous , on dit " au revoir " à Jean pierre , qui rentre chez lui via l'Italie . Je suis alléeécrire une page sur la terrasse du bar , tout ensoleillée en bord de mer . J'ai pu choisir ma place , puisque je suis ici toute seule . L'endroit est très beau et propice à la r êverie .

Au large navigue un bateau parti de La Goulette , après demain ce sera le nôtre .

Puis visite du port , archi bondé de monde , because . , le départ du Carthage dont on voit tout juste le toit , par dessus les murs .

Retour à notre chambre , Bigdil ( car il n'y a qu'une seule chaîne ) journal parlé , dodo . On n'a m ême pas attendu les variétés à 9 heures , il est vrai qu'elles s'intitulaient " Tout Lara Fabian " , Alors ! ....

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Samedi 27 Novembre

Amilcar , encore , mais dernier jour .

Temps gris ce matin , préparation des sacs pour notre cabine de bateau . Contents de rentrer .

J'essaie en vain d ' ajuster le budget sans changer , pour qu'il ne reste pas des sous . Quelle acrobatie !

Voil à ! On va régler avec notre carte visa et une partie de la 1/2 pension en liquide . On arrive ainsi ric et ric .

Sidi Bou Saïd ce matin est tristounet . Il y a plein d'échoppes fermées et le temps gris rend le bleu de la ville plus froid . On achète après marchandage , le tapis bleu, gris et blanc pour Michel et Fanou , ainsi , chacun aura son cadeau . Heureusement pour moi , j'ai le sable et les pierres ....

Le parking de l'hôtel est rempli de véhicules Français en partance demain avec le Liberté . On palabre longtemps avec le chauffeur du grand Unimog immatriculé 38 qui connaît Jean Pierre . Je ne sais comment il est déj à au courant de la séparation de l'équipe , je n'aime pas trop ces commérages .

On palabre encore au salon , enéchangeant nos souvenirs de voyage ... Il y en a eu des aventures !...

Les Julios arrivent comme ilétait entendu , copinage intensif avec le chauffeur de l'Unimog 38 et performances comparatives des deux véhicules cousins . Nous papotons avec Paule leur coéquipière de 73 ans qui conduit seule son Toy 4/ 4 . On la reverra demain plus longuement .

Dîner ou plutôt souper avec les Julios qui, durant ces trois jours ont campé dans les for êts Tunisiennes vers Tabarka . A demain!

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lybie 34Dimanche 28 Novembre

Tout dernierépisode à l'hôtel Amilcar .

Il est 8 heures . Temp ête en mer toute la nuit , ce matin gris et gros rouleaux . On a pris de la Coculine car, gros risques de nausées durant le voyage .
Déjeuner avec les Julios qui ont décidé de passer la nuit précédente à l'hôtel . En ce moment , ils visitent l'Unimog 38 et sont à leur affaire ...

D 'ailleurs on ne les reverra plus , jusqu'au port ...

Notre départ sous la pluie battante est des ^plus inconfortables . Il a plu dans le Toy et ma place est toute mouillée , je me protège les fesses avec le K Way de papi et on va au port .
Quelques camions sont déj à en attente , plus les 2 Unimog désormais inséparables . Le Liberté n'est toujours pas entré au port , on ne sait pourquoi .

Il pleut partout et à torrents , m ême à travers les lattes du toit du hangar sous lequel on stationne , on a les cheveux collés , les v êtements trempés , c'est ainsi qu'on fait les formalités du retour . On pique-nique debout au milieu de lacs où l'on patauge , on fait du shopping pour claquer les tout derniers dinars .

lybie 35J'achète ainsi , contre le gré de papi , une très jolie lampe ajourée en terre naturelle , qu'on va caser on ne sait trop où !

Le Liberté arrive , enfin avec une heure de retard . On attend toujours tandis que papi va faire les formalités . Zut ! Il faut payer 1O dinars qu'il n'a pas sur lui . Il revient donc et ainsi perd son tour , mais cette fois c'est gratuit !... mystère des arcanes de la police des frontières .

Toujours en attente , chacun papote et faitétalage de ses performances sportives , c'est distrayant . On est trempés mais on résiste .
A bord tout le monde se connaît , car on a fait le voyage de départ ensemble , ou bien on s 'est rencontrés sur quelque piste....

On rencontre deséquipes qui se sont scindées par mésentente . C'est long un mois , quand on est mal à l'aise .! Et se révèlent des divergences de caractères difficiles à assumer .
Rencontre et sympathie réciproque avec Paule , cette grande dame d'un âge certain qui mène son Toyota de main de maître et régit sa vie en grande championne , elle nous a bluffés ...

Faisantéquipe avec l'Unimog 38 , tout confort elle nous confie ne plus vouloir se joindre qu' à des coéquipiers vivant l'aventure comme elle , dans le m ême dénuement .
Son expérience est semblable à la nôtre qui , racontée , nous a délivrés d'un grand poids . Apéritif avec Paule , souper avec les Julios qui nous rendent l'invitation d'hier à l'hôtel .
Soirée jusqu' à 11 heures avec l'exéquipe de Jean - Pierre qui se tient à carreau et ne révèle rien .

Beaucoup de bruit dans le salon , migraine en rentrant , coucher confortable , mer à peine remuante ; A demain !

barre de séparation

Lundi 29 Novembre

A bord du Liberté

Il est 8 heures , le petit dej est servi depuis 7 heures 3O on va répondre à l'invitation du maître d'hôtel .

Vue directe sur la mer depuis notre cabine , il y a des rouleaux gris et menaçants à cette heure . C'est fou comme ça bouge ! il faut longer les murs et empoigner les rampes si l'on veut tenir debout ... ça s'appelle n'avoir pas le pied marin je crois !

Le commandant vient d'annoncer l'accostage à 15 heures 3O ; Il va falloir circuler de nuit sur l'autoroute .

Les Julios dînent avec ... le consul d'Espagne ... Que fait il par l à celui-l à ? Papi ironique lui dit " donne-lui le bonjour de ma part " . Ce que je trouve très cavalier .

On ne les verra plus et chacun suivra son chemin à sa guise désormais . Ah si ! Une petite bise dans la cale et bonne chance ! A la prochaine fois !

Paule vient ,elle aussi nous embrasser , chaleureusement , ainsi , rien n'est complètement négatif , et puis nous restent les belles images de ce circuit , qui fut tout , mais surtout
magnifique .... Incroyablement !

Jean et Lucie. icone courrier

Autres récits de voyages de jean et lucie .

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